La Fed dans ses grands jours, l’Europe dans ses plus mauvais

Aux États-Unis, les craquements se multipliant au sein du système financier, la Fed a fait feu de tout bois. La plus spectaculaire mesure a été la baisse de son principal taux, qui va officiellement fluctuer entre 0 et 0,25%. Les bourses européennes ont toutefois continué à plonger et, en attendant l’ouverture de Wall Street, la baisse de 5% intervenue sur l’indice S&P 500 des futures n’augure rien de bon.

Les marchés se révoltent, du jamais vu

Les places européennes et Wall Street ont connu hier leur pire journée. Les investisseurs ont manifesté sans fard leur profond désarroi, comme s’ils attendaient un miracle qui ne vient pas. Connaissant bien leur monde, ils savent que les banques centrales peuvent tenir le système financier hors de l’eau mais pas soutenir l’économie qu’ils ressentent être en péril. Le déclencheur du rebondissement de la crise de 2007 que l’on cherchait dans les profondeurs du système financier est désormais connu et, oh surprise ! il est exogène.

Commentateur financier, un dur métier

Les commentateurs financiers seraient-ils hypocondriaques ? Ils auscultent à tout va les gros bobos au fur et à mesure qu’ils atteignent le système financier, sans que cela ne les conduise – pas encore ? – à imaginer sa refondation. La tentation reste grande pour beaucoup d’entre eux de ne voir dans ces phénomènes déconcertants que des anomalies passagères, et d’attendre la fin du « cycle » en cours pour accéder au suivant, afin que tout rentre dans l’ordre. Les « cycles » ont bon dos.